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Les perles et les pourceaux… Avons-nous du temps pour la beauté?

4 novembre 2012

Revenir d’une longue absence est parfois plus simple qu’on ne croit. Quelques minutes suffisent pour poser ses bagages et reprendre le fil d’une routine interrompue pendant des semaines, des mois, des années. Peu importe la distance et la durée du voyage, on se retrouve à l’endroit où l’on s’était quitté,  juste un peu plus mûr, riche de quelques souvenirs de plus à partager.

L’envie de reprendre ma plume m’est venue à la faveur d’une banale rencontre. Je travaille aujourd’hui pour une institution qui organise un congrès très important au mois de novembre ; les préparatifs de cet événement nous accaparant, nous avions pris un peu de retard à répondre à quelques courriers dont celui de Yahia, un visiteur étranger impatient d’obtenir une lettre d’invitation à notre congrès, condition sine qua non pour l’obtention d’un visa dans son pays. Sa lettre de relance étant restée un peu trop longtemps sans réponse, il se présenta au téléphone en m’expliquant qu’il savait tout de moi, ma mère née au Maroc, Dylan, mon intérêt pour les patrons littéraires, l’univers de Fellini et ma quête permanente d’aller voir ailleurs ; il avait parcouru les quelques lignes de ce blog, en avait déduit une aptitude pour les relations humaines et la résolution de problèmes et, dès lors, avait acquis l’absolue conviction que je ne pouvais qu’accéder rapidement à sa demande. Ce que je fis, bien entendu.

Cette anecdote m’a amusée ; force est de constater qu’un passage dans le nuage, aussi éclair fût-il, laisse quelques traces qui, mises bout à bout, en disent parfois un peu plus long sur vous que vous ne l’imaginiez. En y pensant, je me suis souvenue que c’était précisément pour donner à lire entre les lignes que j’avais entrepris d’écrire quelques billets…

Je reprends donc du service. Je ne peux certes pas rattraper le temps passé, mais j’ai gardé en mémoire quelques instants que l’absence m’a privée de partager et qui trouveront naturellement leur place au cœur de ces lignes. L’histoire qui suit en fait partie.

Elle fut si médiatisée que nombre d’entre vous la connaissent sans doute déjà ; mais pour ceux qui, à l’image des 1070 voyageurs de la station L’enfant Plaza du métro de Washington, auraient pu passer à côté, je la livre telle que je l’ai entendue, par la voix d’Alexis Ipatovtsev dans l’émission Frontières qu’il anime sur France Culture. En cinq toutes petites minutes, il raconte l’expérience menée par Gene Weingarten, journaliste au Washington Post et lauréat du prix Pulitzer pour son reportage. Cinq minutes auxquelles il m’est souvent donné de repenser,  dans le métro ou ailleurs…

 (Cliquer ici pour écouter Frontières

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Nom de code : Phoenix

21 octobre 2010

Bien sûr, j’avais entendu parler du réacteur nucléaire, de la sonde d’exploration intergalactique ou de l’opération militaire au Vietnam. Évidemment, je connaissais  la capitale de l’état d’Arizona, les acteurs Joaquin et River ou encore les maisons individuelles dont les radios ont tant martelé la publicité ; mais voilà, je dois bien l’avouer, j’ignorais tout de l’opération Phénix de Serge Villepelet, Président de PricewaterhouseCoopers.

Par cette action mise en œuvre au printemps 2007, le « patron qui aime les littéraires » entend démontrer que ces derniers peuvent s’épanouir en entreprise. Je le cite: « Ils ont un regard et un horizon d’attente différents et nous permettent ainsi d’enrichir les solutions qu’au sein de l’entreprise nous proposons à nos clients (…) Le défi est immense. Nous voulons que la France soit un pays où avoir lu Kant soit perçu comme un gage d’esprit critique, un pays où avoir étudié l’histoire soit un atout pour comprendre les techniques de management et pour s’adapter à son environnement. Une révolution culturelle est en marche : les entreprises comme les universités sont aujourd’hui de plus en plus ouvertes à ce rapprochement même si nous n’en sommes qu’aux prémices ».

Le projet a fait son chemin et rassemble aujourd’hui une dizaine d’employeurs  parmi lesquels Axa, Coca-Cola, Danone, Eiffage, HSBC, Marine Nationale, L’Oréal, PricewaterhouseCoopers, Renault, Société Générale et dix universités partenaires. Il permet aux diplômés des Masters 2 Recherche en Lettres et Sciences humaines de postuler dans ces entreprises pour des postes en CDI au niveau cadre et de suivre au moment de leur intégration une formation en alternance à la vie de l’entreprise.

Cette démarche peut paraître dérisoire, au regard du nombre de candidats concernés – une centaine de recrutements en quatre ans – , mais je trouve l’idée intéressante, généreuse et pourquoi pas contagieuse : ainsi, j’ai appris par exemple que le programme Postgraduate de Management de l’IFM, habituellement plus enclin à accueillir des diplômés d’écoles de commerce, était depuis peu accessible aux universitaires diplômés en Lettres et en Sciences humaines, entre autres.

Le projet Phénix porte en lui les germes d’une évolution des mentalités et, bien que l’on puisse nourrir quelques doutes quant à sa capacité à peser sur une réforme des programmes de formation universitaire, il a au moins le mérite de favoriser une plus grande mixité des profils dans l’entreprise et de changer le regard de ses cadres recruteurs, si souvent exclusivement avides de compétences scientifiques et commerciales.

J’ai su tout récemment que l’on avait donné le nom de Phénix à la nacelle chargée de ramener à la surface les trente-trois mineurs chiliens piégés à plus de 600 mètres sous terre. Difficile de ne pas faire de parallèle avec notre opération et de ne pas repenser, un brin lyrique, à cette histoire de volatile aux ailes pourpres, qui renaît sans cesse de ses cendres et incarne l’immortalité, l’âme et l’esprit de la lumière.

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September trash

30 septembre 2010

Le mois de septembre se termine aujourd’hui ? Tant mieux. Passons vite à octobre et oublions le retour au boulot, la rentrée des classes et les premières pluies d’automne… En quête d’un prétexte qui me permettrait de reprendre subrepticement ma plume de blogueuse, j’ai tourné et retourné les pages d’actualité de cette rentrée; j’ai eu beau chercher, je n’ai trouvé que matière à déprimer. J’allais me résoudre à attendre l’avènement d’une conjonction astrale, économique ou sociale plus favorable et voilà que… Chabrol nous quitte. Alors, m’inspirant de sa devise :« le mort ne doit pas grignoter le vivant », j’ai finalement décidé de partager la petite pêche du mois, si maigre fusse-t-elle, et d’évoquer les quelques highlights qui auront tout de même retenu mon attention en cette morne rentrée de septembre.

Il s’agit pour l’essentiel de deux événements artistiques, deux expositions de photos. La première s’intitule Cold. Elle explore les thèmes de la solitude et de l’enfermement. Son auteur, Pénélope Octavio, a photographié des corps nus enfermés dans un réfrigérateur, un voyage étrange et dérangeant qui, comme vous pourrez en juger en visionnant cette vidéo, confère aux plus sombres passages des œuvres de Cioran les accents d’un récit des aventures du petit Nicolas.

La seconde, baptisée Global trash, a pour thème les poubelles de la planète. Les photographes Pascal Rostain et Bruno Mouron ont eu l’idée de prélever le contenu de poubelles des habitants de certains pays du monde, riches et pauvres ; ils en ont fait un étalage pictural très coloré, laissant aux observateurs le soin de tirer des conclusions plus ou moins intéressantes sur les habitudes de consommation des uns et des autres.

Ici, je ferais observer qu’il n’est parfois pas nécessaire de s’attaquer aux poubelles de certains de nos contemporains pour juger de leur état d’esprit.  eFinancialCareers.fr, un site internet réputé sérieux, canal de news et d’offres d’emplois dans le domaine de la finance, publie dans sa rubrique Opinion un article qui, même s’il avait été correctement traduit, est affligeant de nullité. Son auteur, un ancien banquier d’affaire, traite du sujet très préoccupant des risques que l’on court à recruter une stagiaire féminine dans un service financier. Outre l’exotisme que représente en 2010, l’initiative de publier un tel ramassis de bêtises, on reste stupéfait de la teneur des commentaires des lecteurs qui semblent pour une grande part, indiquer un certain assentiment, parfois même une franche adhésion aux propos pathétiques de l’auteur.

Nous n’étions que le 16 septembre… J’ai repensé à Chabrol et aux frigos de Pénélope.

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Laissez parler les p’tits papiers…

15 Mai 2010

Les avancées techniques en matière d’innovation textile sont fascinantes. Dans ce domaine, comme dans tout processus de recherche, les étapes qui jalonnent le parcours donnent lieu à l’apparition de concepts insolites, gadgets d’un jour ou prémices d’une révolution technologique. Tous les ans, chaque manifestation professionnelle du secteur apporte son lot de trouvailles et à cet égard, le dernier salon de la lingerie n’était pas en reste. Ses visiteurs ont pu y découvrir un soutien-gorge anti-rides pour soigner son décolleté ou un autre dont les bonnets faits de « mousse réactive » ont un effet de « push up » suivant une technologie mise au point par la NASA. On a pu y voir aussi des culottes aux protéines de lait, faites de maille tricotée contenant des acides aminés aux vertus hydratantes… Les nouvelles générations de textiles rivalisent d’originalité et les créateurs ne se privent pas de puiser dans leur imagination pour se mettre au diapason de cette inventivité et concevoir de véritables prouesses techniques parmi lesquelles on peut citer : la robe aux plis « hypersensibles » aux sons et aux mouvements, le manteau qui protège de la pollution, la jupe dont le tissu diffuse de la musique ou encore la veste « anti-magnétique » censée contrer les ondes nuisibles. Les tissus deviennent réactifs, intelligents, communicants et leurs fibres incrustées de micro-capteurs ultra-sensoriels se transforment en véritables organismes vivants. Terrifiant !

Les dédales de la création… On dit que pour Platon l’acte de création était le fruit d’un contact avec les dieux et qu’Aristote, lui,  pensait qu’il n’était que l’aboutissement du labeur et de l’expérience. Le travail d’Isabelle de Borchgrave réunit les deux dimensions, il me semble. Dans son atelier, elle se consacre à la création de vêtements qu’elle élabore à partir d’un support des plus rudimentaires, un matériau qui existe depuis l’Antiquité. Pour faire technique, on dira qu’il est fabriqué à partir de fibres cellulosiques végétales et animales et qu’il est couramment utilisé dans les domaines de l’écriture, du dessin, de l’impression, de l’emballage et de la peinture, domaines auxquels j’ajouterais celui de l’illusion vestimentaire ! Car c’est bien à partir de simples feuilles de papier transformées, froissées, pliées, roulées, chiffonnées, découpées et peintes, qu’est née des mains de cette artiste belge, une impressionnante collection inspirée des plus belles pièces de costumes de la Renaissance à nos jours.

SouliersBleu

Ni micro-capteurs sensoriels, ni acides aminés, juste du papier…

En attendant que son exposition Rêves de papier soit à nouveau visible en France, on patientera en allant faire un tour au Musée du Cinquantenaire de Bruxelles qui présente une autre évocation I Medici ou plus simplement en visitant le site d’Isabelle de Borchgrave pour y découvrir toutes les facettes de son talent.

…puissent-ils un soir, papier buvard, vous consoler.

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Origamis

9 Mai 2010

Lors d’un précédent billet, j’avais déploré l’absence de lyrisme du nuage informatique, celui dont s’était entichée la presse du moment et qui menaçait  sérieusement de ravir la vedette au nuage de Polonius ou à ceux que contemplaient les angelots de Raphaël… C’était sans compter avec l’irruption d’un concurrent de taille : je veux parler du fameux nuage de cendres venu d’Islande.

Que ce nuage me plait !… Je le trouve d’une insolence ravigotante. Pendant
quelques jours, il a nargué la terre entière, nous faisant reconsidérer notre position sur la nécessité inéluctable du court terme en toute chose. La presse s’est emparée du phénomène en y consacrant de longues envolées philosophiques. On a reparlé d’éthique de production, de slow food, de qualité de fabrication, de circuits plus longs… Une pause bienvenue dans notre course contre la montre. Nous avons soudainement et unanimement pris conscience de notre taille si dérisoire dans le vaste univers et nous nous sommes amusés de l’ironie de la situation. Punis (délestés de quelques centaines de millions d’euros), nous nous sommes dit que nous venions de prendre une sacrée bonne leçon et… nous sommes repartis, bille en tête, rattrapant le temps perdu et reprenant notre place dans la course. Disparu le nuage, balayées ses cendres menaçantes, tout ce petit monde faisait désormais route vers l’Arctique, enfin on ne sait où exactement, mais en tout cas suffisamment loin pour se faire oublier définitivement.

Et puis soudain, le voici à nouveau, en pleine forme ! Il revient nous provoquer une fois encore entraînant sur sa trajectoire la cohorte de déboires que nous venions de subir avec tant d’abnégation et de sagesse. Nos avions sont à nouveau cloués au sol, origamis dépités attendant le souffle de brise salvateur. La presse évoque  bien sûr le sujet mais de manière plus expéditive cette fois, se contentant d’égrainer la liste des fermetures et réouvertures de nos aéroports et faisant d’hypothétiques calculs sur la direction des vents, sans trop s’émouvoir. En fait, j’exagère un peu car j’ai bien cru déceler un zeste d’anxiété dans les propos d’un journaliste qui redoutait une possible paralysie des vols sur la Côte d’Azur à l’approche du Festival de Cannes où de nombreuses personnalités du monde entier sont attendues.

Qu’il se rassure. D’ici à mercredi, ses congénères auront sûrement élaboré la solution, du type épuisette de confinement géante, qui permettra de bloquer une fois pour toutes la progression de l’effronté nuage…

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« On da run… » ou de l’utilisation parfois hasardeuse des réseaux sociaux

31 mars 2010

Je ne peux plus me passer de lui. Lui, c’est mon iPhone. C’est un véritable lieu commun de constater à quel point nos gadgets nous sont devenus indispensables. Dans le train, le métro, partout, il ne se passe plus un moment sans que l’on ait recours à son « smartphone » pour s’informer, s’orienter, écouter de la musique, regarder des images, se cultiver, échanger, lire, prendre des photos ou éventuellement…téléphoner. Ces objets ont chamboulé nos usages, notre façon de passer le temps. La banlieusarde que je suis n’est plus tenue d’attraper au vol pour les engloutir en  20 minutes chrono, les quelques pages d’actualités formatées spécialement pour elle et quelques centaines de milliers de ses congénères. Au lieu de cela, elle peut prendre les chemins de traverse pour aller lire exactement ce qui lui chante et s’il lui arrive de vouloir partager ses lectures, elle peut le faire instantanément par tweet ou par mail…

Mon envie de publier ce blog m’a conduit à m’aventurer dans l’univers des réseaux sociaux. J’ai assez rapidement adopté Twitter qui  permet si simplement d’aller vers les informations et les contacts qui m’intéressent. En revanche, guidée par le principe que les amis de mes amis ne sont pas forcément mes amis, je ne suis jamais vraiment parvenue à me servir de Facebook. On dira que je suis plutôt du genre à siroter mon Campari en petit comité plutôt que de trinquer sur la place d’une grande ville avec des milliers d’inconnus, fussent-ils tous des « amis ». Ou disons encore que, bien que tout à fait consciente que faire partie du groupe « Pour que les Maronsui’s soient vendus en pack de 16 » puisse fortement influencer la décision du comité exécutif de Nestlé, je préfère aller surfer sur d’autres nuages…

Et ils ne volent pourtant pas toujours très haut ces nuages ; pour preuve, ma découverte du jour, une application iPhone ,sorte de potion magique pour geeks vieillissants, qui permet d’éradiquer une grande variété de maux : problèmes de circulation, de cellulite, de chute de cheveux ou d’ostéoporose… Les déçus pourront toujours se consoler avec cette autre trouvaille : l’application qui permet de se voir vieillir ou bien ils pourront fuir.

C’est justement en allant voir ailleurs que j’ai croisé la route de Joseph Luebke, 19 ans, infortuné pensionnaire d’un centre de détention de l’Etat d’Illinois que l’on peut soupçonner d’être un lointain parent d’Averell Dalton. Le savoureux récit du journaliste du LATimes nous ramène au principe évoqué plus haut au sujet des amis de nos amis. Il dit en substance que le 17 mars dernier, le jeune homme eut au moins deux mauvaises idées : la première fut de s’évader à quelques mois seulement de la fin de sa peine, la deuxième fut de partager l’information avec ses 526 amis sur Facebook avec ces quelques mots « on da run… » (traduction: en cavale…). L’oiseau s’envola à 18h45 et fut remis dans sa cage à 0h25.

Audiard disait : « Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît »…

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J.D. Salinger, l’attrape-coeurs

30 janvier 2010

Assez incroyable, cette photo de Jerome David Salinger levant un poing rageur prêt à s’abattre sur le photographe qui le traquait ce jour-là. Quelle ironie du sort pour le vieil homme, que soit placardée dans tant de quotidiens de la presse internationale au soir de sa disparition, l’image qu’il refusait précisément qu’on lui volât. Et paradoxalement, quelle meilleure façon de tirer sa révérence que de lancer à travers ce cliché un ultime foutez-moi la paix!, retentissante dernière volonté de l’écrivain à l’attention d’un monde dont il s’est tenu éloigné pendant plus de 40 ans.

Tant de rumeurs ont circulé sur le comportement étrange et mystérieux de l’homme, tant de théories ont été échafaudées sur son acharnement à disparaître de la scène publique si peu de temps après avoir publié son chef-d’œuvre L’attrape-cœurs. On ne saura jamais vraiment pourquoi Salinger s’est à ce point évertué à se faire oublier et, quelle importance..? Son livre a marqué la jeunesse de nombre d’entre nous, toutes cultures et tous pays confondus. Tout a été dit et écrit sur la manière magistrale dont l’écrivain a su toucher le cœur des adolescents et raconter avec leurs mots, leurs meurtrissures, leur mal-être et leur désenchantement devant le monde artificiel et indifférent des adultes. Je trouve que l’hommage récent d’Alexandre Prouvèze résume assez justement le personnage et son oeuvre.

C’est certes un peu banal mais j’avais juste envie de dire que la lecture de L’attrape-coeurs avait marqué mon adolescence et que la disparition de son auteur me touchait. A quinze ans, la découverte émouvante de l’écriture de Salinger et de son univers m’a guidée vers d’autres écrivains, poètes, peintres et musiciens qui ont façonné mes goûts, ma sensibilité, une certaine part de moi.

Holden Caulfield terminait le récit de son escapade new-yorkaise par ces quelques mots pudiques et maladroits : “C’est tout ce que je voulais vous raconter (…) Tout ce que je sais c’est que tous ceux dont j’ai parlé me manquent pour ainsi dire (…) C’est drôle. Ne racontez jamais rien à personne. Si vous le faites, tout le monde se met à manquer.”

Rien de plus vrai.

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Le président et moi

21 janvier 2010

Samedi dernier, nuit tombante, petite pluie fine, je patiente dans un embouteillage rue de Rivoli. Enfin, jusqu’à un certain point seulement, puisqu’après avoir parcouru une vingtaine de mètres en une vingtaine de minutes, l’envie me prend de bifurquer vers les quais pour en finir avec la cohue. C’est à cet instant, en l’espace d’une poignée de secondes et sans même que Facebook m’y ait invitée, que j’ai rejoint le groupe des Infortunés-assurés-au-tiers-qui-ont-brutalement-percuté-la-borne-de-béton-de-l’hôtel-de-ville-de-Paris.

Les jours qui suivirent furent assez crispants. Avec l’obligation de réserve qu’imposait la tragédie haïtienne en cours, je dus m’interdire de geindre sur mon sort et supporter les propos bienveillants de mes proches s’efforçant de me consoler par les rituels : « tu vois, la vie est vraiment bien faite, les dégâts ne sont que matériels », « ça n’est que de la tôle » ou l’exaspérant « en fait, tu as eu beaucoup de chance ». Attendant patiemment le rendez-vous pris chez mon garagiste pour le mercredi 20 janvier, je me suis dit qu’il était « amusant » que cette visite fort peu agréable ait lieu précisément ce jour-là.

Le 20 janvier est en effet le jour de mon anniversaire. Une chose que nous avons en commun, le président des Etats-Unis et moi, puisque cette date est également le jour anniversaire de son investiture. Ce jour-là, je lorgne régulièrement de l’autre côté de l’Atlantique, pour vérifier que tout se passe bien pour le président, que l’ambiance est bonne et que le sens de la fête des Américains ne se dément pas, année après année. Et je suis rarement déçue : 20 janvier 91, George Bush boucle l’opération Tempête du désert ; 20 janvier 99, les sénateurs entendent Bill Clinton dans l’affaire Lewinsky. L’année passée, deux millions de personnes se rassemblent sur le National Mall à Washington, face au Capitole, pour écouter le nouveau président prêter serment lors de la traditionnelle cérémonie d’investiture. Des instants pleins d’émotion…

Émouvant aussi, le moment où mon garagiste m’a transmis son devis de 3.000 euros. Un seul point positif au sujet de cet épisode scabreux : il m’aura presque fait oublier que j’ai vieilli d’une année. Dans la presse, j’ai pu lire ici et là que la journée de Barack Obama avait été complètement gâchée par l’élection de Scott Brown, un Républicain, à la sénatoriale partielle du Massachussetts…Comment disent les Américains déjà ? Shit happens… ?

Have a happy one, Mr President et à l’année prochaine.

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Let it buy

9 janvier 2010

To buy or not to buy ? Telle est la question que se pose Steve Lopez, journaliste au LA Times, cet après-midi de décembre 2009 devant une paire de jeans à 228 dollars de la très chic boutique Bloomingdale’s du Beverly Center.

Le bon patriote américain doit-il consommer pour contribuer à relancer l’économie de son pays ou bien mettre son argent de côté pour subsister en cas de perte d’emploi ? Déconcerté par les signaux discordants venant des experts et des politiques, notre journaliste se tourne vers Christopher Thornberg, consultant et conseiller en chef du Contrôleur d’Etat de Californie. Des doctes propos tenus par l’économiste, allant de la dérégulation persistante des marchés financiers au déficit abyssal de la balance commerciale américaine en passant par le taux d’endettement toujours plus vertigineux du consommateur, je ne retiendrai que la conclusion, magnifique et frappée du sceau de la sagesse : «Ce n’est probablement pas la meilleure période pour dépenser de l’argent que tu n’as pas, en achetant un truc dont tu n’as pas vraiment besoin». Une hauteur de vue à faire pâlir d’envie feu notre Mère Denis et qui pourrait bien nous faire défaut dans les jours qui viennent lorsque mes compatriotes et moi nous précipiterons dans nos magasins préférés à l’affût de quelques bonnes remises.

Cette semaine a en effet été donné le coup d’envoi des soldes d’hiver, temps fort d’une valse enivrante de remises, rabais, promotions et ventes privées qui se sont succédé ces derniers mois. Après l’année noire que vient de connaître la consommation française de textile et d’habillement – pour mémoire, une dégringolade de 9% en valeur au troisième trimestre 2009 et une chute estimée à 4% sur l’année – on peut se demander si ce phénomène de rabais permanents, avantageux au premier abord pour le consommateur puisqu’il ne paye plus jamais le prix fort, lui est finalement favorable sur le long terme. Selon Gildas Minvielle de l’IFM, la baisse en valeur de la consommation a contribué au désastre qu’a connu l’amont de la filière textile cette année avec une production française en chute de 25 %. Alors, que faire ? Rester chez soi regarder tomber la neige derrière ses fenêtres ou foncer dans les magasins pour participer à l’écoulement des stocks de nos distributeurs, confectionneurs, tisseurs? Vaste question qui nous ramène aux préoccupations de notre Angeleno…

Pour être tout à fait honnête, je me dois de préciser qu’avant d’aller interroger son prévisionniste préféré, Steve Lopez avait de son propre chef remis les jeans sur leur présentoir, les jugeant abusivement chers…

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Tutto Fellini

17 décembre 2009

Toujours à l’affût de ce qui peut se passer dans le secteur du textile et de la mode, j’ai été séduite et amusée lors de ma dernière revue de presse par cet article de l’AFP qui nous informe qu’une association caritative écossaise organiserait prochainement une distribution de contrefaçons de vêtements de marque au profit des SDF de la région. Des fashionistas d’un nouveau genre qui passeront l’hiver 2009, dans le froid glacial certes, mais lookés Burberry, Ralph Lauren, Hugo Boss ou Prada. En outre, petite précision donnée par l’auteur de l’article, l’association distribuerait également 80.000 boîtes de poulet sauce tikka massala, boîtes qui auraient dû normalement être détruites à cause d’une erreur sur l’étiquette…

Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais ce genre de vision me fait immédiatement penser à Fellini. Peut-être est-ce parce que j’ai eu le bonheur de visiter tout récemment la magnifique exposition qui lui est consacrée au musée du Jeu de Paume, j’ai le sentiment que le maître n’aurait sans doute pas renié cette drôle de parade indo-écossaise tout comme tant d’images et de personnages de notre réalité quotidienne qui paraissent si proches de son univers et de ses fantasmes : Silvio Berlusconi tenant dans ses bras un crucifix géant en guise de protestation contre la mise en demeure du Parlement européen de faire disparaître les symboles religieux des salles de classe en Italie ; Lady Gaga, nouvelle étoile – filante, on l’espère – de la scène musicale mondiale, l’insolite Susan Boyle ou tant d’autres encore qui paraissent tout droit sortis de la fabrique à images du maestro.

« Il nous manque… » a soupiré quelqu’un près de moi en poussant la porte du Jeu de Paume. C’est vrai, c’est ce que l’on ressent après avoir passé quelques heures à explorer l’univers de Fellini dans un foisonnement savamment orchestré de documents, de souvenirs et de photos. Sur l’un des murs de l’exposition, on peut voir une série de « tronches » sur des photos d’identité accompagnant des candidatures spontanées régulièrement adressées au cinéaste; un véritable défilé de « grotesques », de phénomènes de foire ou de gens simplement étranges qui tentaient leur chance, persuadés qu’ils feraient bonne figure dans l’un de ses prochains films.

Fellini avait l’art de rendre ses « monstres » émouvants, poétiques, drôles et,  finalement, beaux. Une grâce dont certains de leurs contemporains croisés dans ce billet sont singulièrement dépourvus mais qui pourrait bien toucher quelques uns de leurs congénères enveloppés dans des cartons, quelque part dans le comté du Renfrewshire, à l’Ouest de l’Ecosse.

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Thriller

9 décembre 2009

« Recherche Cost killer H/F, Poste basé à Paris, Contrat : CDI  Descriptif du poste : Vous devrez proposer, mettre en œuvre et suivre un programme de réduction des charges (…) vous réaliserez un audit des centres de coûts du groupe, analyserez leur performance, proposerez des plans ou actions correctrices (…) Vous devrez améliorer les différents process de fonctionnement du siège afin d’optimiser les coûts. Doté d’une autonomie forte, ce poste requiert des capacités de négociation et de conviction (…) »

C’est la troisième fois en quelques mois que je tombe en arrêt sur cette offre.

Alors que dans ma tête s’enchaînent pêle-mêle les visions d’Harvey Keitel réajustant son noeud pap dans Pulp fiction, des personnages embusqués dans la forêt des Chasses du comte Zaroff, de Dark Vador ou encore du chignon serré d’Anthony Perkins dans son rocking chair, je réfléchis…Je me demande si le libellé « Cost killer » – en bon français, tueur de coûts – va vraiment figurer sur la carte de visite de l’heureux élu ; j’imagine encore le moment délicat où la progéniture du tueur indiquera la profession des parents sur la fiche d’identité remise à l’instituteur…

On l’aura compris, je me suis sentie interpellée par cette nouveauté taxinomique qui en dit long sur l’orientation que prennent certains métiers dans notre société. Il me semble qu’en d’autres temps, pas si anciens, le job décrit plus haut était  tout simplement l’une des missions classiques du contrôleur de gestion. Soucieux d’être efficace et d’apporter sa contribution à la performance de l’entreprise, on lui demandait de mettre en œuvre ses qualités de curiosité, de méthode, de rigueur, ses compétences d’analyse et ses idées pour apporter des solutions innovantes aux problèmes qu’il avait identifiés.

Il n’est pas non plus absurde que  ce «métier» de  tueur puisse trouver sa place dans un paysage où les grandes entreprises ne font plus uniquement parler d’elles dans les rubriques  de nos journaux dédiées à l’activité économique, aux nouvelles technologies ou encore aux offres d’emploi, mais où celles-ci font dorénavant également la une de la presse pour des faits divers tragiques et inédits.

C’est ainsi que vont les choses; nous vivons dans un monde de brutes – cela nous le savions déjà – dans lequel, par dessus le marché, il nous faut désormais nous affubler de noms de guerre.

Mauvais scénario, piètres acteurs, mise en scène improbable, je me demande comment se finit ce film…

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A small world, after all

2 décembre 2009

La maison Lacroix est sur le point de fermer. Cette mort programmée de l’une des dernières maisons de haute couture en France est malheureusement logique pour bien des raisons. Pierre Bergé dirait sans doute qu’elle était inéluctable.

Cette nouvelle me touche non seulement par ses conséquences humaines, sociales, bien sûr, mais aussi parce que la maison Lacroix est l’un des souvenirs les plus marquants d’une parenthèse professionnelle importante dans ma vie de financier.

En effet, après un parcours de quelques années au contrôle de gestion d’Eurodisney, j’ai eu l’opportunité de diriger la création et la production des costumes du parc et des hôtels. Une expérience tout à fait originale faite de challenges variés tels que la mise en place d’une stratégie d’achat, la création d’un bureau de style, l’animation d’une équipe pluridisciplinaire ou la production des uniformes à thème de 6.000 employés tous porteurs d’une image de marque. Mon département détenait des records dignes d’être inscrits au Guinness : des  kilomètres de tissus, de passementerie, des tonnes de boutons et d’accessoires, au total 400.000 pièces de costumes, redingotes, spencers, guêtres ou hauts de forme du 19ème siècle, ponchos mexicains, gilets peau de vache, jupes et tabliers des années 20, knickers tyroliens, blousons futuristes… Un régal absolu du point de vue de l’hémisphère droit de mon cerveau et s’agissant du gauche, un véritable cauchemar.

Au cours de cette passionnante aventure, nous avons eu l’honneur d’accueillir quelques personnes de l’équipe de Christian Lacroix. Je ne m’attendais pas à rencontrer des professionnels aussi attentifs et curieux d’un produit qui était à mille lieues du leur. À leur tour, quelques temps après, ils nous avaient ouvert leur atelier et présenté leur travail avec beaucoup de modestie et de sérieux. Outre l’émotion de voir et d’effleurer les pièces des collections de Christian Lacroix, j’avais été touchée par l’âme de cette maison et par la qualité des personnes que j’y ai rencontrées. Quelques instants inoubliables.

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La meilleure façon de marcher

27 novembre 2009

Et si, après tout, le concept de nouvelle philanthropie n’était pas qu’un phénomène de mode, qu’un simple outil marketing aux mains des entrepreneurs de la nouvelle économie financière ?

Et si ce mouvement s’ancrait véritablement dans les mœurs de nos grandes entreprises européennes ?

Selon une dépêche de l’AFP du 13 novembre 2009, Adidas, le numéro 2 mondial des équipements sportifs, a décidé de lancer en 2010 un projet-pilote pour développer, produire et commercialiser des chaussures de sport au Bangladesh ; un projet qui va dans le sens du « +social business+ », le concept d’entreprenariat prôné par Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix 2006 et inventeur du micro-crédit pour les pauvres. L’objectif est de proposer des chaussures qui offrent une protection fiable face aux infections vermifuges très répandues et nocives et ce à un prix abordable pour la population pauvre ; ce prix pourrait être de moins d’un euro la paire, selon la presse allemande. A lire ou relire sur ce thème, un article de Françis d’Ormesson traitant du concept d’investissement socialement responsable (« Vers une nouvelle philanthropie : une réelle perspective européenne? « document n° 9 à télécharger sur le site d’EVPA).

Et si, pour aller au bout du rêve, une fois le projet Adidas mené à son terme, Michelle Obama, en exemplaire épouse du prix Nobel de la paix 2009 et dont la réputation d’exigence en matière de produit chaussant (Fashion Mag 24/11/09) dépasse largement les frontières du District de Columbia, pouvait décider de s’associer à sa promotion ?

Toute  trajectoire virtuelle donne lieu à un certain nombre de dérives et c’est bien ce qui en fait le charme ; ma balade au cœur de la nouvelle philanthropie a occasionné quelques détours et j’ai eu notamment plaisir à m’attarder sur ce site canadien que j’ai trouvé passionnant !

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Temps de chien

19 novembre 2009

J’habite une résidence peuplée d’amis des chiens ; sur quatre étages, on dénombre en moyenne quatre chiens par palier.

C’est assez connu, les chiens en général s’expriment en aboyant. A l’étage où je me trouve, les aboiements se déclenchent au premier quart de tour de clé dans le canon de la serrure de ma porte, une sorte de bronca quotidienne qui devient pesante voire oppressante. Je suis donc devenue résolument opposée à l’élevage du chien en appartement et en ville.

Toujours à l’affût de solutions innovantes en matière de relance économique, j’ai été récemment interpellée par la lecture dans Le Point.fr de ce billet de Jacques Marseille (pardon, encore lui…) évoquant l’idée d’une taxe sur les chiens. Bien qu’en matière de relance, toute idée soit bonne à prendre, je crains qu’il ne faille malheureusement renoncer à cette éventuelle manne pour le redressement économique de notre pays. En effet, de récentes statistiques issues d’une enquête Facco-TNS Sofres 2008 publiée sur Facco.fr indiquent une baisse persistante du nombre de chiens en France, 7,8 millions en 2008 dont, qui plus est, seulement 60% sont des chiens citadins…

Non. Pour tenter de relancer la consommation française, il faut peut-être plutôt encourager des initiatives telles que celle de cette jeune styliste lyonnaise qui, après avoir séjourné aux Etats-Unis, se lance dans le business du prêt à porter pour chien (dépêche AFP du 11/11/09 reprise par FashionMag.fr).

A première vue, le pari peut sembler risqué car on croit savoir que les Français et les Américains ne partagent pas les mêmes habitudes de consommation ; cependant, à y regarder de plus près, un certain nombre d’indices me conduisent à penser que Céline Boulud a toutes ses chances d’apporter sa modeste contribution à la relance du secteur textile français.

En effet, quelques investigations sur le sujet m’ont permis de découvrir que nous pratiquions chez nous l’astrologie canine (oui, je l’avoue, je suis même allée consulter le profil du chien verseau pour m’assurer qu’il était tout de même un peu différent du mien…) ; j’ai fait connaissance avec une discipline nouvelle baptisée doggy dancing et découvert qu’il existait un annuaire plutôt bien fourni de praticiens comportementalistes spécialisés dans les relations de l’homme et du chien; et tant d’autres choses encore…

Ces découvertes me paraissent indiquer que le projet de Céline Boulud porte en lui les promesses d’un business florissant, c’est là tout le mal qu’on lui souhaite. Elles pourront peut-être conduire certains parmi nous à flairer de nouvelles pistes au cours de leur recherche d’emploi, qui sait?

Quant à me faire envisager mes rapports de voisinage sous un autre angle…

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Get off of my cloud !

12 novembre 2009

Je devais être dans les nuages…Je fais sans doute partie des dernières personnes à tout ignorer du cloud computing. Enfin, jusqu’à aujourd’hui. Croisant régulièrement ce terme au fil de mes lectures et trouvant l’intitulé de ce concept plutôt lyrique, j’ai décidé de ne plus rester sans savoir et je suis partie à la recherche de l’information. Les articles d’Hervé Le Crosnier (Le Monde diplomatique.fr) et de Cécile Ducourtieux (Le Monde.fr) m’ont aidée à décrypter l’essentiel et pour entrer plus avant dans le débat, j’ai trouvé la lecture de The Economist très instructive.

Je précise toutefois, qu’après lecture, on ira chercher la poésie et le lyrisme dans d’autres nuages : celui de Polonius, ceux des angelots de Raphaël ou encore ceux du bulletin météo y compris lorsqu’il est présenté par un militaire comme à la téle italienne…

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Madeleine

5 novembre 2009

La recherche d’un nouveau job vous amène parfois à découvrir des personnes, des endroits, des produits qu’un environnement professionnel routinier ne vous aurait pas donné la chance de croiser. A la faveur d’un récent entretien, j’ai redécouvert les magnifiques tissus VLISCO, fabriqués suivant le fameux procédé du wax hollandais. Une sorte de madeleine pour moi puisqu’en Côte d’Ivoire où j’ai grandi, il était du plus grand chic de porter le véritable, l’authentique wax hollandais…

Le job n’était finalement pas pour moi. Peu importe, j’ai pris un plaisir fou à me promener sur ce site internet très bien fait dont je conseille la visite aux amateurs de belles choses.

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Jacques Marseille, un regard optimiste

15 octobre 2009

Il est permis d’avoir un regard optimiste sur l’issue de la tourmente. Jacques Marseille nous livre dans Le Point.fr son analyse des atouts de la France pour surmonter la crise et laisse filtrer un brin d’espoir entre ses lignes. Un éclairage stimulant et réaliste qui contraste avec l’invariable pessimisme qui plombe notre quoditien…